Les Frères célèbres

Quelques membre de la Loge Les Enfants de Gergovie ont marqué leur temps, soit dans le monde maçonnique, soit dans le monde profane (en suivant l’ordre chronologique).

 

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Antoine MARADEIX – Apprenti, propriétaire, ex-maire de Beaumont. C’est ce qu’indique le premier tableau de loge de 1868.
Antoine Maradeix a surtout marqué l’époque allant de 1840 à 1852. Leader politique, il organise des banquets réformistes. Député en 1848, il est poursuivi dès 1851 et doit s’exiler en Angleterre où il aurait été membre de la Première Internationale.

 

 

 

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Antoine Blatin

 

Antoine BLATIN – Docteur en médecine, Professeur à l’École de Médecine, Maire de Clermont-Ferrand, Conseiller Général, Député du Puy-de-Dôme, il a aussi été Vénérable des Enfants de Gergovie de 1882 à 1888. Élu Grand Maître du Grand Orient de France, il termine sa carrière maçonnique comme Grand Commandeur du Collège des Rites.
Au sein du G.O.D.F., il est confronté à « l’affaire des fuites », qui amène la démission du Ministre de la Guerre, le Général André, et du ministère Combes.


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Achille BALLIERE – Il est initié à une loge de Caen. Architecte en vue, il est chargé de la restauration du Dôme des Invalides. Il s’établit à Paris en 1870. Mobilisé durant le siège, il prend part aux événements de la Commune. Traduit en justice, il est déporté en Nouvelle-Calédonie. De là, il s’évade, va en Australie où il fait les plans du théâtre de Sydney.
En 1879, il est amnistié. A l’invitation du Frère Blatin, il vient à Clermont-Ferrand, adhère aux Enfants de Gergovie, construit des bâtiments, devient responsable départemental de la Libre Pensée, des sociétés de gymnastique, des « Amis du général Boulanger ». Il se trouve finalement en conflit avec Blatin, quitte Clermont et termine sa carrière dans les rangs de l’extrême-droite.

 

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Philanthropes Arvernes

Léon PEROL – Perol est encore un personnage curieux. En 1895, lors des cérémonies du huitième centenaire des Croisades, il est du côté de l’évêque et, au cours d’une cavalcade, il joue le rôle de Pierre l’Ermite.
Quelques années plus tard, il adhère aux Enfants de Gergovie. A peine arrivé compagnon, sous prétexte de luttes intestines, il entraîne une vingtaine de Frères et constitue avec eux la Loge Les Philanthropes Arvernes. Après la guerre de 1914, cet atelier ayant disparu, le voilà à nouveau membre des Enfants de Gergovie, Vénérable en 1932, Très Sage du Chapitre et Grand Maître du Conseil Philosophique.

 

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Baptiste MARROU – Né en 1862 et décédé en 1950, il fut Maire de Ceyrat, près de Clermont-Ferrand, Député puis Sénateur du Puy-de-Dôme. Il a été Vénérable de la Loge Les Enfants de Gergovie de 1898 à 1914.
Durant ces seize années, il a dû affronter les multiples épreuves subies par la Loge (l’affaire des Croisades de Perol, le monument de Vercingétorix, la scission des Philanthropes Arvernes, etc.), mais son bon sens paysan a su les surmonter.


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Joseph CLAUSSAT – Né en 1874 à Pont-du-château, le docteur Joseph Claussat est entré en Franc-Maçonnerie à la fin de ses études. Il y a trouvé son père, directeur des enfants assistés et son frère militaire de carrière, conseiller de Jean Jaurès, tué à Verdun. Dans le monde profane, il a été le médecin des pauvres, se faisant payer suivant la situation du patient.
Il es député de Thiers à partir de 1911. Initié en 1902, il devient rapidement orateur aux Enfants de Gergovie. Au sein de l’Atelier, dont les membres sont de plus en plus engagés dans la vie politique, il représente la tendance socialiste avec un autre franc-maçon célèbre, mais qui, bien que s’impliquant beaucoup dans les travaux de la loge, n’en est pas adhérent : Alexandre Varenne.


Pierre LECLERC – Il est né en 1872, décédé en 1938. Il entre en maçonnerie à 25 ans. Il a commencé ses activités professionnelles comme typographe en fondant une imprimerie qu’Alexandre Varenne a pu acquérir et créer ainsi son hebdomadaire « L’Ami du Peuple », devenu par la suite le quotidien « La Montagne ».
A la fin de sa vie, Pierre Leclerc est directeur de l’office municipal et départemental de placement, président du dispensaire antituberculeux, vice-président du bureau de bienfaisance, vice-président de la caisse d’assurances sociales « Le Travail ». Plus jeune, il a été secrétaire du syndicat du livre. Aux Enfants de Gergovie, il occupe le plateau d’orateur de 1919 à 1923 et de 1929 à 1931.


Jean-Auguste SENEZE – Né en 1883, il est instituteur rural. Nommé à Clermont, il devient directeur de l’école de Jaude où se forment les jeunes instituteurs. Lorsque surviennent les manifestations anti-cléricales et antifascistes, Seneze est toujours à la tête, faisant le coup de poing s’il le faut.
Il est membre de la commission administrative du parti socialiste, secrétaire du syndicat des instituteurs et responsable de la Fédération Laïque. Il est un collaborateur assidu de la « Revue d’Auvergne ». Il met sur pied une forme nouvelle d’étude de la géographie dite « géographie déductive ».
Son activité n’a pas cessé avec la guerre de 1939-1945, durant laquelle il crée le parti socialiste clandestin avec Le Trocquer, ainsi que le Syndicat National des Instituteurs dont il partage la clandestinité avec Rollot, et dont il est le premier secrétaire général à la libération de 1944 à 1946.
Il a été orateur aux Enfants de Gergovie et bien qu’à la retraite, il est nommé secrétaire général de la Ligue de l’Enseignement en 1951 et vice-président en 1959. Il décède en 1967.


En terminant cette liste, il est bon de rappeler le nom des Frères des « Enfants de Gergovie » qui ont payé de leur vie leur engagement dans la Résistance :

 

  • DUCLOS, ancien Vénérable, qui ne reviendra pas des camps de la mort nazis,
  • BOUCHAUDY, brûlé vif au pied du Puy-de-Sancy,
  • MATINIER, dont on retrouve le corps dans une fosse,
  • GREGOIRE, disparu dans un camp de concentration,
  • ROUCHER, pris au maquis et mort en déportation,
  • ROLLOT, qui meurt à son retour en France.

 

Tous les Frères cités ici ont marqué leur temps de différentes façons. Mais ils ne sont qu’une infime partie des nombreux Frères qui ont constitué et qui constituent encore la Respectable Loge Les Enfants de Gergovie.

Chacun œuvre à sa façon, selon ses moyens et avec discrétion à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité.

Le chantier est loin d’être clos…

 

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